Cours de Philosophie : L’Antiquité grecque.
Le terme de philosophie recouvre une façon de penser radicalement nouvelle qui vit le jour en Grèce environ 600 ans avant Jésus-Christ. Auparavant, diverses religions s’étaient chargées de répondre à toutes les questions que se posaient les hommes. Ces explications d’ordre religieux se transmettaient de génération en génération sous formes de mythes.
Un mythe, c’est un récit sur les dieux qui cherche à expliquer les phénomènes naturels et humains.
Pendant des millénaires, il y a eu dans le monde entier une véritable floraison d’explications mythiques aux problèmes philosophiques. Les philosophes grecs tentèrent de démontrer que les hommes ne devaient pas se fier à ces mythes. La pensée grecque s’affranchit lentement de la conscience religieuse pour créer la raison humaine : le logos, en grec.
C’est au 6ème siècle avant jésus christ, en Grèce, l’apparition des polis (cité), communauté politique organisée, maintenue par des lois souvent écrites et non plus coutumières.
Cette forme politique souveraine va se lier, à Athènes, à la fin du 6ème siècle et au 5ème siècle, à la démocratie politique. La cité démocratique sera ainsi à l’origine de genres universels :
La philosophie, l’histoire, la médecine etc.
C’est en Asie Mineure ,en Ionie, sur les rives de la mer Egée , en un lieu où fusionnent l’orient et l’hellénisme ,que naît cette raison quasi laïque ,quand l’école de Milet explique toutes choses par le jeu d’un principe unique, l’eau(Thalès),l’infini(Anaximandre),et l’air(Anaximène).Apparaît ici le premier schéma explicatif indépendant de la religion ,faisant appel à des forces mécaniques ou à un principe philosophique et excluant le recours aux dieux pour éclairer l’ordre du monde et en faire connaître la cause. Ainsi se forgent les premiers savoirs rationnels, fondés sur l’idée qu’un principe naturel doit être pris en compte.
Avec Socrate, Platon, Aristote et les écoles épicuriennes et Stoïciennes, nous assistons aussi à la naissance d’une sagesse et d’une éthique. Loin d’être uniquement spéculatif, le discours gréco-latin vise à la maîtrise et à la pratique de la vie. Déjà Socrate ce patron des philosophes qui questionnait ses interlocuteurs sur des questions d’ordre éthique, nous apparaît essentiellement comme un moraliste, un accoucheur spirituel conduisant vers une sagesse, vers un savoir-vivre et non point vers un savoir tout court. Socrate estime qu’une vie sans examen ne mérite pas d’être vécue, que pour bien vivre, il faut accéder à la conscience claire et à la connaissance exacte du bien, qui conduit à la vertu, le mal provenant simplement de l’ignorance.
Les grandes époques historiques de la Philosophie :
Avant Socrate : Les présocratiques (du 6ème au début du 5ème siècle)
Pythagore (570-490)
Héraclite (576-480)
Parménide (544-450)
Anaxagore (500-428)
Zénon d‟Elée (490-430)
Empédocle (483-424)
Démocrite (460-371)
Socrate : la période classique ou hellénique (5ème-4ème siècle)
Socrate (470-399)
Les sophistes (Gorgias, Protagoras, Hippias)
Platon (428-348)
Diogène le cynique
Le scepticisme(Pyrrhon)
Après Socrate : époque macédonienne et hellénique (4ème -3ème siècle)
Aristote (384-322)
Le stoïcisme (Zénon de citium, Cléanthe)
Epicurisme(Epicure)
Période chrétienne:( Rome 2èsiècle av JC)
Cicéron (106-43 av JC)
Lucrèce (96-53 av JC)
Sénèque (-4 av JC-65 AP JC)
Epictète (50-125 av JC) Marc Aurèle (121-180 av JC)
Antiquité tardive :
Saint Augustin (354-430)
Boèce (480-525)
Moyen âge : (4ème siècle AP JC ; 11ème -15ème av JC)
Saint Anselme (1033-1109)
Abélard (1079-1142)
Saint thomas d’Aquin (1224 1274)
Averroès (1126-1198)
Renaissance : (du 15èsiècle au 16èsiècle)
Machiavel (1469-1527)
Thomas More (1478-1535)
Montaigne (1533-1592)
La Béotie (1530-1563)
Le 17ème Siècle :
Bacon (1562-1626)
Descartes (1596-1650)
Pascal (1623-1662)
Hobbes (1588-1679)
Malebranche (1638-1715)
Spinoza (1632-1677)
Locke (1632-1704)
Leibniz (1646-1716)
Bayle (1647-1706)
Le 18èsiècle ou les lumières :
-Berkeley (1685-1753)
-Hume (1711-1776)
-Voltaire (1694-1778)
-Montesquieu (1689-1755)
-Rousseau (1712-1778)
-Diderot (1713-1784)
-Kant (1724-1809)
Le 19èsiècle :
Hegel (1770-1831)
Auguste Comte (1798-1857)
Kierkegaard (1813-1855)
Marx (1818-1883)
Schopenhauer (1788-1860)
Nietzsche (1844-1900)
Les Philosophes contemporains : (20ème et 21ème siècle) Première moitié du 2Oème siècle :
Bergson (1859-1941)
Husserl (1872- 1970)
Russell (1872-1970)
Martin Heidegger (1889-1976)
Brunschvicg (1869-1944)
Alain (1868-1951)
Freud (1856-1939)
20ème moitié du 20èsiècle:
Gaston Bachelard (1884-1962)
Camus (1913-196)
Jean Paul Sartre (1905-1980)
Merleau Ponty (1908-1981)
Jankélévitch (1903-1985)
21ème siècle:
-Thomas Nagel (1937)
-Serge Margel (1962)
-Saul Kripke (1940)
Unité d’apprentissage(UA) 1 : La question de l’être et du devenir.
FICHE DE SEQUENCE :
Classe : TSS ; Durée : 2H
Domaine : SH Discipline : 2H
Compétence : comprendre l’environnement humain.
Composantes : exercer son esprit critique.
Manifestations : s’interroger sur une question.
Contenus : Platon
Ressources éducatives :
1-Ressources humaines :
2-Ressources matérielles : Textes des auteurs.
3-Ressources financières :
Stratégies d’animation : Travail de groupes.
Activité du professeur
Activité de l’apprenant
-Activité1 : Présentation de l’auteur
-Activité 2 : définitions des concepts
-Consigne 1 : A partir du texte définis les concepts suivants : l’être et le devenir.
-Activité 2 : Le point de vue de Platon sur l’être et sur le devenir.
-Consigne : A partir du texte donne le point de vue de Platon.
Présenter l’auteur
- définis l’être et le devenir.
-donne son point de vue.
Déroulement des activités :
Pré-évaluation :
1 Qui-suis?
2 Où allons-nous?
3 D’où venons-nous ?
Situation-problème :
A partir du texte de Platon, définis l’être et le devenir ?
PLATON : (427-348 AV J-C)
Séance 1 : Biographie et Bibliographie
Activités :
Activité 1 : vie et œuvres
Consigne1 : décris sa vie
Synthèse partielle :
Platon est né à Athènes en 427, d’une famille aristocratique qui comptait des personnages considérables dans la cité, entre autres le cousin de sa mère, critias, qui fut un des trente tyrans.
Consigne 2 : cites quelques œuvres de l’auteur.
Synthèse partielle :
Parmi ses écrits il y a : L’apologie de Socrate, Théétète, Gorgias, Protagoras, La République, Le Banquet, Les Lois, Le Politique, Le Phédon.
Séance 2 : définitions des concepts.
Activités :
Activité 2 : définitions des concepts
Consigne1 : définis l’être.
Synthèse partielle :
L’être c’est ce qui est ; c’est ce qui se donne à sentir ; à percevoir ; à comprendre dans le temps présent.
Au sens absolu ; l’être nous renvoie à la permanence ; à une stabilité dans le temps.
Consigne 2 : définis le devenir.
Synthèse partielle :
Le devenir est un concept de philosophie qui renvoie à un changement évolutif et donc à une absence de permanence.
Le devenir a été un des premiers thèmes abordés par la métaphysique occidentale dans la philosophie grecque.
Activité 3 : Sa conception de l’être et du devenir
Consigne : donnes son point de vue
Synthèse partielle :
La métaphysique Platonicienne de l’être distingue deux mondes : le monde intelligible et le monde sensible.
Synthèse générale :
BIOGRAPHIE :
Platon est né à Athènes en 427, d’une famille aristocratique qui comptait des personnages considérables dans la cité, entre autres le cousin de sa mère, critias, qui fut un des trente tyrans. Ses années de jeunesse s’écoulèrent au milieu des troubles politiques les plus graves, la guerre de Péloponnèse finit en 404 par l’écrasement d’Athènes. La mort de Socrate dut être une raison définitive du pessimisme politique qui se fait jour dans le Gorgias. Platon meurt en 348, pendant la guerre que Philippe avait entreprise contre les Athéniens et qui devait aboutir à la décadence politique définitive de la cité grecque.
BIBLIOGRAPHIE :
Parmi ses écrits il y a : L’apologie de Socrate, Théétète, Gorgias, Protagoras, La République, Le Banquet, Les Lois, Le Politique, Le Phédon.
La question de l’être et du devenir :
Platon essaya de résoudre l’hypothèse posée par Parménide et par les Eléates à savoir le principe de l’un. Dans cette première série de conséquences, on montre à travers Platon qu’il n’y a ni parties, ni tout, ni commencement, ni fin. Pour résoudre cette question Platon fait une révision critique des opinions des philosophes sur la définition de l’être. Mais cette critique amène à un résultat surprenant : c’est l’impossibilité de définir l’être en lui-même, à part de tout autre chose. Voici comment : lorsque les Ioniens et Parménide cherchent à définir l’être, ils le définissent les uns comme multiple, et l’autre comme un, mais ils lui donnent ainsi des déterminations qui ne lui conviennent pas en tant qu’être.
Platon fait une distinction nette entre le monde sensible et le monde intelligible pour bien décortiquer la question de l’être et du devenir.
Le monde sensible :
C’est le monde des apparences, de la multiplicité où succèdent générations et corruptions ; situé entre l’être et le non-être, il est source d’illusion (allégorie de la caverne) et sa réalité est d’emprunt. Ce monde ne trouve le principe de son existence que dans le monde véritable des idées intelligibles, archétypes (modèles premiers) dont les objets sensibles ne sont que d’imparfaites copies.
Les choses n’existent que par imitation et participation, et leur existence est le résultat de l’opération effectuée par un démiurge (ouvrier divin) qui a donné la forme à la matière.
La préexistence et l’immortalité de l’âme : théorie de la réminiscence, Platon explique la chute de l’âme humaine qui, après avoir vécu dans le monde d‟ « en haut » est tombée dans celui du sensible en s’unissant à un corps.
Cependant, à la vue des choses sensibles, l’âme est capable de rentrer en elle-même pour retrouver, à la manière d’un souvenir, l’essence intelligible contemplée lors de son existence antérieure. Cette théorie est celle de la réminiscence ou théorie du ressouvenir, particulièrement illustrée dans le « Menon » où le jeune esclave, guidé par les questions et remarques de Socrate, parvient à
« Retrouver » en lui une loi de géométrie qu’il n’a pourtant jamais apprise.
Le monde intelligible :
C’est le monde de l’être authentique. Il est composé d’idées mathématiques (cercle, triangle) et d’idées « anhypothétiques » (prudence, justice, beauté etc. ), Ceux-ci constituent entre elles un ordre harmonieux, un univers architectonique et hiérarchique grâce au principe unificateur de l’idée suprême, « source de l’être et de l’essence des autres idées » qui est l’idée du bien.
C’est justement ce monde que le philosophe appellera la réalité, un monde dans lequel baigneront les vérités, le philosophe est celui qui tend vers la vérité. En ce sens que nous pouvons parler du devenir car l’âme est soumise à un jugement dernier, car toute âme avait fait un pré-choix avant la vie ici-bas. Pour Platon, les mauvaises personnes ont choisi des mauvaises âmes et les bonnes personnes ont toujours choisi les bonnes âmes. Platon subordonne le monde sensible, en perpétuel changement, à un monde idéal et stable d’essences ou d’idées : Platon est le philosophe des idées, modèles de toutes choses, plus réelles que les fugitifs êtres sensibles. Les idées forment la vraie réalité, dont dérive l’être des phénomènes empiriques. L’idée est selon Platon l’individu, l’homme en question. La réalité que les yeux du corps ne voient pas, mais que voit l’œil de l’âme : le monde des idées. Ces idées des êtres ne sont perceptibles qu’à l’intelligence humaine et forme le monde intelligible.
TEXTE :
Figure-toi des hommes dans une demeure souterraine ,en forme de caverne ,ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière ;ces hommes sont là depuis leur enfance ,les jambes et le cou enchaînés ,de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux ,la chaîne les empêchent de tourner la tête ;la lumière leur vient d’un feu allumé sur une hauteur ,au loin derrière eux ;entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux et au-dessus desquelles ils font voir leurs merveilles.
Je vois cela, dit-il.
Figure-toi maintenant le long de ce petit mur des hommes partant des objets de toute sorte, qui dépassent le mur, et des statuettes d’hommes et d’animaux, en pierre, en bois, et en toute espèce de matière ;naturellement, parmi ces porteurs, les uns parlent et les autres se taisent.
Voilà, s’écria-t-il un étrange tableau et d’étranges prisonniers. Ils nous ressemblent, je, et d’abord, penses-tu que dans une telle situation ils n’aient jamais vu autre chose d’eux-mêmes et de leurs voisins que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la caverne qui leur fait face ?
Et combien ? Observa –t-il, s’ils sont forcés de rester la tête immobile durant toute leur vie ?
Et pour tous les objets qui défilent, n’en est-il pas de même ? Sans contredit.
Si donc ils pouvaient s’entretenir ensemble, ne penses-tu pas qu’ils prendraient pour des objets réels les ombres qu’ils verraient ? Il y a nécessité.
Et si la paroi du fond de la prison avait un écho, chaque fois que l’un des porteurs parlerait ; croiraient-ils entendre autre chose que l’ombre qui passerait devant eux ?
Considère maintenant ce qui leur arrivera naturellement si on les délivre de leurs chaînes et qu’on les guérisse de leur ignorance.
Qu’on détache l’un de ces prisonniers, qu’on le force à se dresser immédiatement, à tourner le cou, à marcher, à lever les yeux vers la lumière : en faisant tous ces mouvements il souffrira, et l’éblouissement l’empêchera de distinguer ces objets dont tout à l’heure il voyait les ombres.
Après cela il en viendra à conclure au sujet du soleil, que c’est lui qui fait les saisons et les années, qui gouvernent tout dans le monde visible, et qui, d’une certaine manière, est la cause de tout ce qu’il voyait avec ses compagnons dans la caverne. Evidemment, c’est à cette conclusion qu’il arrivera.
PLATON, La République, livre 7, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, PP273-275.
EVALUATION :
Formative :
1-Peut-on faire de distinction entre l’être et le devenir?
2-Parlez de la conception de l’être et du devenir chez Platon et chez Aristote?
Sommative :
1-Définis l’être.
2-Définis le devenir.
3-Donne les différentes conceptions de l’être et du devenir.
4-Que représentent la caverne et les prisonniers enchaînés dans l’allégorie platonicienne ?
5-Pourquoi les prisonniers nous ressemblent-ils ?
6-Que symbolise le fait que le prisonnier détaché serait ébloui par la lumière extérieure ?
7- En quoi ce texte permet-il de poser le problème métaphysique de la vérité ?
Appui :
Les élèves n’ayant pas compris les différentes parties des activités seront aider par leurs camarades ; à l’aide des exemples argumentatifs.
Remédiation :
Une session spéciale d’une heure sera accordée aux apprenants qui n’ont pas compris les séances.
Enrichissement :
Un texte d’appui sur l’être et un autre texte sur le devenir.
Cours de Philosophie : Présenté par Yaya DABO, Professeur d’enseignement secondaire.
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